axelle rioult

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Horizons proches

Ce projet est le prolongement du précédent (Di tanto in tanto 2016-2019) dans lequel je portais attention aux femmes en milieu agricole dans le sud tunisien et à leur relation au vivant. Aujourd’hui je photographie des femmes ou performe moi-même des rituels de passage qui trouvent une résonance particulière en forêt, un espace de liberté, d’immersion forte dans le monde végétal. Il peut y être question d’une forme d’oubli de Soi, d’ensauvagement et/ou de sacré. Ce projet propose un regard posé sur le corps de la femme et sur le vivant qui tente de n’être ni dominant, ni idéalisant. Ma nécessité artistique s’enracine dans la sensation de vivre dans une société qui tente de contrôler le vivant qui n’écoute plus ni son corps, ni la nature. Et cette réduction du corps à un être au monde très mentalisé voire virtualisé me semble former le terreau de l’inconscience écologique, de l’exploitation destructrice de la planète; d’un être relationnel aux êtres vivants, humains et non humains, fondé sur le contrôle et les dominations. Si elle nous coupe du vivant, notre volonté de contrôle nous renvoie également à notre peur de la mort, que l’éloignement au quotidien des cycles vie/mort/vie amplifie jusqu’à la terreur, le déni. Les rituels permettent à l’homme de traverser ces cycles im- muables de la vie. C’est certainement en Occident, qu’ils disparaissent le plus rapidement et perdent leur sens sans être remplacés. Faire connaître la forêt, donc possiblement l’aimer, par l’expérience, la sensation et une représentation artistique et non par le mental, ou une connaissance uniquement naturaliste. En effleurer la beauté vitale et fragile.

 

Exposition présentée du 7 septembre au 7 novembre 2021 au musée des Beaux-Arts de Caen

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